l'Expédition Route des cendres par (1 étape)

Sommaire des étapes

Visualisation sous Google Earth

L'export KML vous permet de visualiser cet itinéraire dans Google Earth ! Vous y retrouverez l'intégralité des étapes, photos, etc. ainsi qu'une animation automatique. À découvrir absolument !

Télécharger le fichier KML

Carte de l'itinéraire

Route à vélo des fours crématoires : Auschwitz- Birkenau-Madjaneck-Sobibor 28 avril- 8 mai 2014 Bernard Heneman, Michel Maletto, Gaston Pineau 1- Cette route, pour quoi? Ce projet de route à vélo des fours crématoires en Pologne est né d’une rencontre en 2012, entre Aneta Slowik de l’université de Wroclaw en Basse Silésie et Gaston Pineau de l’université de Tours. Le 24/25 mai 2014, Aneta organise à son université, une Conférence internationale de Recherches Biographiques sur le thème : Chemins d’éducation dans les temporalités fluides de la postmodernité. À cette occasion, Gaston a eu l’idée de cette route dans le prolongement de deux précédentes : la route du feu Vésuve-Etna en 2012 ; http://www.geonef.fr/iti/iti/4f82ba26a93ac86a21030000 et la route de l’amitié Tours-Bordeaux en 2013. http://www.geonef.fr/iti/iti/xUuf6PuSVGfk7AAAw Ces routes s’inscrivent dans un projet de recherche de nouveaux chemins d’éducation à construire avec…le feu. Dans cette perspective, le feu - avec l’air, la terre et l’eau - est vu comme une des 4 grandes ressources naturelles avec lesquelles les sociétés actuelles, comme les précédentes, ont à composer pour se construire durablement. Depuis une vingtaine d’année, dans l’émergence de chemins de recherches d’éducation à l’environnement, Gaston et un Groupe de Recherche sur l’Écoformation (GREF) ont pris comme programme, l’exploration des expériences humaines vécues avec ces éléments : en quoi ces expériences sont-elles formatices/déformatices, de soi et de l’environnement? Le défi est d’identifier ces expériences et d’expliciter leurs dynamiques. Trois éléments ont déjà été travaillés et ont donné lieu à trois ouvrages : Pineau (Coord ), De L’air. Essai sur l’écoformation (1992); Barbier, Pineau (coord.) Les eaux écoformatrices (2001); Pineau, Bachelard, Cottereau, Moneyron, Habiter la terre. Écoformation terrestre pour une conscience planétaire (2005). Mais en quoi peut être intéressante pour la formation/déformation humaine, l’expérience des fours crématoires des camps d’extermination nazie, installés en Pologne? Rien que poser cette question paraît déjà incongru, déplacé, voire sacrilège. Auschwitz a provoqué une commotion si profonde des langages surplombants qu’elle scinderait l’histoire humaine en deux. Mort d’une modernité créatrice de sens par le haut, par les différentes hiérarchies, politico-économiques, religieuses, scientifiques, condamnées au silence devant des horreurs indicibles et inexprimables. Est-ce alors la mort de l’humanité et la naissance de l’inhumanité ? Ou la mort d’une humanité et naissance d’une autre, où chercher du sens aurait encore une signification, même avec des contre sens? Et alors comment? Les morts d’Auschwitz auraient-ils quelque chose à nous dire? Quoi? Comment? Ne faut-il pas prendre le temps de les écouter un peu, pour qu’ils ne meurent pas une deuxième fois? Ils ne seraient pas morts alors pour rien. (Cf. Discours d’Auschwitz , Karla Grierson, 2003, ouvrage composé avec 50 récits de vie d’Auschwitz)) Cette question s’est bien sûr posée à nous avec acuité. Sa discussion a aidé à prendre et expliciter nos décisions : « je suis mal à l'aise par rapport à la corrélation entre le feu travaillé comme symbole - et dans ce sens, le voyage des volcans était très approprié - et l'extermination humaine par gazage et incinération dans des fours crématoires. La signification de ces événements du passé encore proche est comme un abîme en moi et prend la forme d'une méditation du mystère sur la capacité de l'homme (et je ne m'extrait pas de cela) à exterminer les siens à travers l'histoire et en différents endroits de la planète. A Auschwitz et aux étapes suivantes, cette capacité atteint un paroxysme. Ainsi, le respect que nous avons chacun, je le sais, pour les victimes de cette période de l'histoire ne concerne pas pour moi le symbole du feu mais la brûlure de l'homme si l'on veut rester dans un mode d’expression correspondant. Les aspects matériels d'un tel périple s'éclairent différemment selon les significations que nous attribuons à ce voyage particulier… car là se trouve à mon sens, le ferment de cette nouvelle expérience en équipe. » « Le sens de cette route n’est pas du tout évident. Il réside sans doute dans l’ambivalence du feu, source de transformations créatives mais aussi destructives. À ne pas idéaliser. Une phrase d’un rabbi ukrainien du 19éme siècle, fondateur du hassidisme, Rabbi Moshe Leib de Sassov, me semble pointer quelque chose : “ Vous voulez trouver le feu, cherchez-le dans la cendre“. Cette phrase m’a fait ouvrir Des voix sous la cendre, numéro 171, 2001, de la Revue d’histoire de la Shoah. Ce numéro porte sur les manuscrits des Sonderkommandos. « Un SK (commandos spécial), constitué de détenus juifs qui se relaient de jour et de nuit, est contraint d’extraire les cadavres des chambres à gaz, de brûler les corps, dans les crématoires et de disperser les cendres (4ème de couv.).» « Si Auschwitz doit être comparé à l’enfer, cet enfer doit comprendre au moins 7 cercles. Le 7ème et le plus terrible ayant été les chambres à gaz et les crématoires où les membres du SK étaient condamnés à servir les forces du mal qui apportèrent l’enfer dans la vie (p.319) ». Pour faire disparaître le maximum de traces, l’élimination de ces hommes au cœur de l’enfer faisait partie de cet enfer. Très peu en sont sortis. Mais certains ont transcrit ces ténèbres et les ont enfouis dans cet enfer. Une phrase d’un des 5 textes retrouvés, justement enfoui sous les cendres du crématoire 3, renforce cette piste. “Je serai heureux si mon manuscrit te parvient à toi, libre citoyen du monde. Peut-être une étincelle de mon feu intérieur t’atteindra-t-elle, et tu ressentiras au moins un peu de notre volonté dans cette vie (p.127, extrait de Au cœur de l’enfer Zalmen Gradowski.1944)). Ces repères me semblent signifier qu’il y a quelque chose à réfléchir. Un maître Zen de New York, Bernhard Glassman Roshi, a trouvé un moyen : la retraite Auschwitz (Malgré les ténèbres, une rencontre spirituelle avec Auschwitz, Christof Wolf, 2013). Notre hypothèse est que pédaler pour parcourir l’espace terrestre entre ces lieux est un bon moyen « vélosophique » de réflexion, de rumination, de recyclage au grand air, au soleil, à la pluie, au relief. Et chacun a déjà choisi deux livres à partager en roulant. Essayer d’entendre et de décoder les inédits inouïs enfouis sous ces cendres et d’en balbutier quelque chose est le défi principal.

    1

    Point de départ

    Départ depuis Paris de Michel Maletto et Bernard Heneman. Gaston rejoint le groupe par d'autres moyens

    2

    Auschwitz ; Début de l'itinéraire commençant par une visite du camp de concentration

    3

    Etape Auschwitz-Vieliczka

    4

    Etape Wieliczka-Pilzno

    5

    Etape Pilzno-Nisko

    6

    Etape Nisko-Krasnik

    7

    Etape Krasnik-Lublin

    8

    Etape Lublin-Sobibor

    9

    Etape Sobibor-Cracovie

    10

    Etape Cracovie-Prague

    11

    Etape Prague-Paris

Cette page s'affiche en version HTML statique, plus simple et plus rapide à charger, mais sans carte interactive ni possibilité d'édition.