l'Expédition À l'épreuve de l'Inde (2012-13) par (8 étapes)

Sommaire des étapes

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Carte de l'itinéraire

Au retour de mon voyage en Asie du Sud-Est, je suis embauché dans une école internationale en Inde en tant que prof de Français, pour l'année scolaire.

    1

    Retour à Panchgani, nouveau départ

    Sur le plateau "Tableland", il y a un vent à décorner les buffles. D'ailleurs il y a des buffles sur le plateau, et en fait ils s'en foutent.

    Ici, nouveau départ. Et qui dit nouveau départ dit nouvelle coupe de cheveux.

    2

    Me v'là prof

    Prudence International School and Junior College.

    J'ai trouvé un job ici, ou plutôt un job m'a trouvé. Je suis pour cette année prof de Français, niveau 5th à 9th (CM2 à 3ème). J'aime beaucoup ! c'est pour l'instant le boulot qui m'a le plus intéressé. Jamais de problèmes à me lever le matin.

    Note : j'ai écrit ça quand ça allait encore bien...

    Les classes ont de très petits effectifs (de 1 à 8 élèves). L'école est assez récente et manque d'inscriptions.

    Note : la cause n'est en fait pas la jeunesse de l'école, c'est son manque de direction, excès de liberté, misère... Avec pourtant de bonnes volontés dans l'équipe.

    Je conduis aussi la classe de musique, une heure par jour, où j'enseigne guitare, synthé, batterie et parfois chant. Beaucoup de plaisir !

    Note : oui mais pas que. Ma classe de musique est vite devenue un moulin où les élèves allaient et venaient selon leurs envies... Impossible de travailler quoi que ce soit. Les élèves ne sont pas en cause, c'est l'organisation de l'école. Avec la coordinatrice des activités...

    Enfin, je fais partie du "environment club". Et fort de ma formation à Grampari, je dirige un peu les activités. Compost, potager organique, sensibilisation à la protection de la planète, et autres trucs de verts.

    Note : ça, ça n'a duré que quelques mois, trop d'énergie à dépenser pour très peu de résultat, manque de cohésion entre les équipes de l'école...

    Finalement, une année très difficile. Sans doute la plus grande crise de ma jeune vie...

    Je suis arrivé plein d'enthousiasme, de convictions et d'idées, je suis reparti un an plus tard sans plus savoir qui j'étais, ce qui comptait ou pas dans la vie...

    Comment ça a pu arriver ?
    Trois problèmes :
    1 - L'école n'a pas de direction. Projet éducatif, pédagogique ? kedal... Le directeur a ouvert une école et pas un salon de coiffure pour la simple raison que ça devait rapporter plus d'oseille. Éduquer une génération, il s'en gratte le dos. Et du coup ça marche pas, ya même pas d'oseille... 6 millions de roupies (100 000 €) de dette en 6 ans, et le gouffre se creuse un peu plus chaque mois.

    2 - Conséquence du premier problème : les élèves ne sont pas "éduqués". Aucune direction globale, on traite les symptômes avec des punitions débiles. Et on appelle ce manque de direction "liberté".
    Je savais que l'excès de liberté était dangereux, là j'en ai fait l'expérience.
    Concrètement dans mes cours, je trouvais des élèves sans forme, incapables de se dépasser, incapables d'exprimer leurs ressentis, dociles à l'extrême...
    J'ai prit 3 mois pour leur apprendre "le, la, les, un, une, des", et j'ai dû abandonner.

    3 - Impossible de trouver des amis. Il y avait des jeunes profs de mon âge qui habitaient aussi à l'internat. Mais j'ai eu la malchance de tomber sur les êtres les plus asociaux de la planète. Impossible de "partager" quoi que ce soit. On parle mais on ne dit rien. Jamais. On ne peut même pas raconter son weekend, parler d'un élève...
    La solitude est encore plus profonde quand on la trouve parmi ses semblables.

    Alors je me suis enfermé dans ma chambre et j'ai fait beaucoup de musique. J'ai perdu petit à petit tout intérêt lié à l'école. Je me contentais de faire le minimum ; je m'en foutais. Je rêvais de Paris et de mes amis.
    Et j'ai mis 8 mois à m'en remettre.

    Mais ceux qui me connaissent savent que je ne vais jamais mal pour rien. Cette solitude sociale, intellectuelle et culturelle m'a mené jusqu'au bout de moi-même. J'ai tout remis en cause. J'étais complètement paumé, mais c'était la seule façon de me sortir de cette nonchalance qui me collait à la peau depuis que je sais dire "je".
    Après ce vide, j'ai reconstruit, brique par brique, un nouveau moi-même. Je me sens bien plus vulnérable qu'avant, mais bien plus fort en même temps parce que j'accepte cette vulnérabilité. Comme un chêne qui s'est changé en roseau. Jusqu'à la prochaine crise...?

    J'ai quand-même malgré tout ça gardé la passion de l'éducation. Et dans une détresse si grande, pour que cette passion reste je me suis dit que ça devait être fort.
    Et c'est comme ça que, de retour en France, je suis devenu prof de maths...

    3

    Janmashtami, anniversaire de Krishna

    Anandi, une amie indienne que j'ai rencontrée en septembre 2011, travaille en ce moment à Ganeshpuri, lointaine banlieue Nord de Mumbaï. Je viens la visiter un weekend.

    La mythologie hindoue raconte que Krishna (incarnation du dieu Vishnou), aimait beaucoup le beurre. Un jour que sa mère était sortie, il monta sur un tabouret pour attraper une jarre de beurre posée en hauteur. Il s'en empara et la fit tomber. Elle se cassa... Sa mère rentra à la maison et le vit assis par terre, les mains et la bouche pleines de beurre, entrain de se régaler.

    C'est cet épisode qui est célébré chaque année pendant la fête du Janmashtami (Janam = naissance ; ashtami = 8ème jour lunaire hindou).

    Dans tous les villages de l'Inde, des jarres en terre sont suspendues au-dessus des rues du village. Les garçons font une pyramide pour porter l'un deux à la hauteur de la jarre. Il la casse, et tous reçoivent une douche d'eau colorée symbolisant du beurre...

    Et comment il descend de là, le mec !!?
    Il saute. Pas de problème.

    4

    Delhi

    C'est les vacances !
    Deux amis français, Lion et Julien, viennent passer un mois en Inde. Je les rejoins à Delhi pour deux semaines de voyage ensemble...

    Il faut que je dise quelques mots du voyage. J'en ai été marqué !

    A vrai dire, j'ai écrit un article sur mon aller-retour en train Mumbaï-Delhi. C'est disponible au lien suivant :

    Dès l'ouverture des réservations, quelques mois plus tôt, c'était déjà complet. Pendant les périodes de fête, les agences achètent toutes les places pour les revendre trois fois le prix. J'étais donc sur liste d'attente, et pas dans les premiers... Le jour du départ, je n'avais pas de place réservée, mais je me suis pointé quand-même à la gare le matin avec mon baluchon, décidé à partir.

    Vers midi, Après quelques heures de recherche dans Mumbaï du meilleur moyen de trouver une place pour Delhi, je découvre que le prochain train est à 21h. Oh my God. Et pour avoir une place, il faut faire la queue. Dans chaque train il y a un wagon réservé à ceux qui n'ont pas pu réserver. Un wagon d'une soixantaine de places pour des milliers de pauvres gens...

    Il me reste 6h à attendre, autant les rendre utiles ! Je les passe à faire la queue. Faire la queue dans un couloir qui ressemble à ça :

    Je passe un peu sur la suite, vous avez lu l'article !
    Mon compartiment en image :

    Le voyage dure environ 26 heures. Voilà. Et au retour pareil, sauf que j'ai pas pu faire les 6 heures de queue pour avoir un demi-siège. Alors j'ai fait le voyage par terre devant une porte de chiottes.

    Passons.

    Delhi, la capitale ! je la trouve bien plus agréable que Mumbaï. En fait il n'y a rien que j'aime à Mumbaï.

    Delhi est plus tempérée (de la chaleur torride l'été et du vrai froid l'hiver, au moins ça varie), un peu moins polluée que Mumbaï, on y trouve des quartiers anciens charmants et des grandes avenues anglaises avec des trottoirs...

    Et surtout, on y rencontre d'innombrables palais et monuments finement sculptés et laissés par l'envahisseur Moghol. Le plus connu : le Fort Rouge.

    J'aime beaucoup la vieille Delhi. C'est une ville dans la ville, tracée de routes sinueuses et surchargées de vie. On y trouve le quartier des fruits secs, celui des savons, de la viande, des fleurs, des légumes, des épices, des babioles... Et des groupes d'hommes ou de femmes assis sur le côté de la route, cuisinant des "puris" (galettes frites) dans d'immenses marmites.

    Le Qutub Minar, cet immense minaret Moghol, ne m'attirait pas particulièrement. Je me disais "oui, bon, c'est une tour en brique, et puis...?"

    Erreur. C'est magnifique, il faut aller voir ça. Déjà parce que cette tour, c'est pas d'la p'tite tourelle de campagne, c'est vraiment maousse. Ensuite parce qu'il n'y a pas que ça sur le site. Plusieurs bâtiments ou ruines de la mosquée entourent le minaret, qui sont finement sculptés et décorés de versets du Coran. De toute beauté.

    Sur les conseils d'un ami américain immigré qui habite à Delhi, nous avons trouvé un hôtel dans un camp de réfugiés tibétains appelé "Majnu ka Tila". Je le recommande !

    Quand on passe le grand portique, ça y est on est au Tibet. Une ambiance extraordinaire, des gens qui ont le cœur sur la main, et puis une certaine souffrance perçue.

    Et sur le plan culinaire, attention... c'est très très bon. Le moment pour nous de faire une cure de viande, qui est plutôt rare en Inde. Pour ça, quoi de mieux que les momos !

    On a fini notre séjour à Delhi par une petite visite de Nizamudin, le quartier musulman.

    Ce soir, on célèbre un saint Soufis, c'est la fête dans le quartier. Mais ça ne nous empêche pas de nous faire arnaquer par un "vendeur du temple". Le vil bonhomme nous met des corbeilles de fleurs dans les mains à l'entrée, puis exige à la sortie une somme excessive d'argent. A force de fermeté respectueuse, on s'en est pas trop trop prit dans le baba. M'enfin, une belle arnaque tout de même.

    Mais à part ça ! Le quartier a une ambiance particulière. C'est intense et j'aime beaucoup. Malheureusement on a bouffé une saloperie près de Qutub Minar et je me sens assez faible.

    Suite du voyage !
    Direction Haridwar, ville de pèlerinage hindou.

    5

    Haridwar, Ganga !

    6

    Rishikesh, ville des yogis

    7

    Vrindavan, enfance de Krishna

    8

    Mathura, naissance de Krishna

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